Élections législatives est-timoraises de 2018

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Élections législatives est-timoraises de 2018
65 sièges du Parlement national
(majorité absolue : 33 sièges)
Corps électoral et résultats
Inscrits 784 286
Votants 635 116
80,98 % en augmentation 4,2
Blancs et nuls 10 591
Alliance pour le changement et le progrès – Xanana Gusmão
Voix 309 663
49,58 %
en augmentation 3,1
Sièges obtenus 34 en diminution 1
Fretilin – Marí Alkatiri
Voix 213 324
34,18 %
en augmentation 4,5
Sièges obtenus 23 en stagnation
Parti démocrate – Mariano Sabino Lopes
Voix 50 370
8,07 %
en diminution 1,2
Sièges obtenus 5 en diminution 2
Composition du parlement élu
Diagramme
  • Fretilin: 23 sièges
  • FDD: 3 sièges
  • AMP: 34 sièges
  • PD: 5 sièges
Premier ministre
Sortant Élu
Mari Alkatiri
Fretilin
Taur Matan Ruak
PLP

Les élections législatives est-timoraise de 2018 se déroulent de manière anticipée le au Timor oriental à la suite de l'échec de la formation d'une coalition gouvernementale stable après les élections du 22 juillet de l'année précédente.

Le scrutin provoque une alternance. L'Alliance pour le changement et le progrès, qui rassemble le Congrès national de reconstruction timoraise (centre-gauche social-démocrate) et ses alliés, le PLP et le KHUNTO, remporte la majorité absolue des sièges avec près de la moitié des suffrages. Le Front révolutionnaire pour l'indépendance (gauche), au pouvoir, obtient le même nombre de sièges malgré un résultat en hausse.

Après plusieurs semaines de spéculation sur un retour de Xanana Gusmão (CNRT) au poste de Premier ministre, l'alliance designe finalement Taur Matan Ruak, du PLP, tandis que Gusmão conserve la main sur le portefeuille du développement économique et que le Khunto obtient plusieurs ministères. Un partage du pouvoir qui est alors vu comme une stratégie de resserrement des liens entre les partis composant la coalition, face à un Fretilin électoralement peu affaibli[1]. Ce dernier conserve par ailleurs une minorité de blocage empêchant le nouveau gouvernement de passer outre d'éventuels veto de la part du président Fretilin Francisco Guterres[2].

Contexte[modifier | modifier le code]

Les élections de 2017, les premières depuis la fin des opérations de maintien de la paix des Nations unies en 2012, voient le parti au pouvoir, le Front révolutionnaire pour l'indépendance du Timor oriental, dit Fretilin, arriver en tête au sein d'un parlement sans majorité. Son chef Rui Maria de Araújo espère un temps conserver son poste de Premier ministre à la tête d'une grande coalition avec le Congrès national de reconstruction timoraise (CNRT), dirigé par Xanana Gusmão. Une telle alliance totalisant 45 sièges sur 65[3].

Le parti de libération populaire (PLP), en obtenant huit sièges pour sa première participation à des élections, est alors considéré comme le grand gagnant du scrutin, bien que le Fretilin conserve sa suprématie, tandis que Le CNRT en est le principal perdant en nombre de sièges. Devant la possibilité d'une grande coalition entre le Fretilin et le CNRT, le PLP se voit un temps comme le principal parti d'opposition au Timor.

Les négociations échouent cependant avec le retrait surprise du CNRT, qui se place dans l'opposition, Gusmão démissionnant de ses fonctions à la tête du parti dans la foulée, et Marí Alkatiri, membre du Fretilin et Premier ministre de 2002 à 2006 est choisi comme Premier ministre en coalition avec le Parti démocrate (PD). Cette formation ne totalise que trente sièges, manquant de peu la majorité absolue de 33 sièges au parlement national[4]. Mis en minorité, le gouvernement échoue alors à plusieurs reprises à faire voter le budget. Devant le constat d'un blocage institutionnel, le président Francisco Guterres dissout le parlement le et convoque des élections législatives anticipées[5].

Système électoral[modifier | modifier le code]

Le Parlement national du Timor oriental est un parlement monocaméral composé de 65 députés élus pour cinq ans au scrutin proportionnel de liste dans une seule circonscription nationale. Les sièges sont répartis selon une méthode de la plus forte moyenne : la méthode d'Hondt. Un seuil électoral de 4 % des suffrages est requis. Il était de 3 % avant les précédentes élections[6],[7].

Alors que l'inscription sur les listes électorales est obligatoire, le vote ne l'est pas.

Campagne[modifier | modifier le code]

Pour la première fois, plusieurs partis est timorais se regroupent en alliances pour les élections. Celles ci se présentent ainsi unies en liste uniques face aux électeurs. Les partis concernés conservent cependant leurs existence propre. Leurs candidats occupent ainsi des places au sein des listes selon des tractations internes, permettant aux partis d'obtenir malgré tout des députés sous leur étiquette propre[2].

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats des élections législatives est-timoraises de 2018[8],[9],[10]
Partis Voix % +/- Sièges +/-
Alliance pour le changement et le progrès (AMP) 309 663 49,58 en augmentation 3,11 34 en diminution 1
Congrès national de reconstruction timoraise (CNRT) 21
Parti de libération du peuple (PLP) 8
Kmanek Haburas Unidade Nasional Timor Oan (KHUNTO) 5
Front révolutionnaire pour l'indépendance du Timor oriental (Fretilin) 213 324 34,18 en augmentation 4,52 23 en stagnation
Parti démocrate (PD) 50 370 8,07 en diminution 1,72 5 en diminution 2
Front démocrate pour le développement (FDD) 34 301 5,49 en diminution 1,53 3 en augmentation 3
Parti uni pour le développement et la démocratie (PUDD) 1
Union démocratique timoraise (UDT) 1
Frenti-Mudança (FM) 1
Parti pour le développement national (PDN) 0
Espoir pour la patrie (PEP) 5 060 0,81 en diminution 0,38 0 en stagnation
Mouvement pour le développement national (MDN) 4 494 0,72 en diminution 0,68 0 en stagnation
Union nationale démocratique de résistance timoraise (UNDERTIM)
Association monarchique populaire du Timor (APMT)
Parti populaire de la liberté Aileba (PLPA)
Mouvement liberté pour les Maubères (MLPM)
Parti républicain (PR) 4 125 0,66 en diminution 0,04 0 en stagnation
Mouvement social démocrate (MSD) 3 188 0,51 en diminution 1,90 0 en stagnation
Parti social démocrate (PSD)
Centre d'action social démocrate timorais (CASDT)
Parti socialiste du Timor (PST)
Parti démocrate chrétien (PDC)
Votes valides 624 525 98,33
Votes blancs 2 998 0,47
Votes nuls 7 593 1,20
Total 635 116 100 - 65 en stagnation
Abstention 149 170 19,02
Inscrits/Participation 784 286 80,98
Majorité absolue
23 3 34 5
Fretilin FDD AMP PD

Par municipalité[modifier | modifier le code]

Résultats par municipalité[11]
Municipalité AMP FRETILIN PD FDD PEP MDN PR MSD Total
Aileu 15,933 6,975 1,118 1,862 222 386 133 92 26,721
Ainaro 19,026 5,939 3,255 3,540 386 703 265 160 33,274
Baucau 27,027 35,612 2,532 2,031 406 216 432 393 68,649
Bobonaro 26,900 14,185 7,797 2,414 528 308 470 264 52,866
Covalima 17,536 8,896 6,332 1,890 271 202 252 104 35,483
Dili 71,763 45,206 5,881 4,847 600 546 405 496 129,744
Ermera 34,686 14,988 6,843 4,725 777 1,000 583 379 63,981
Lautem 12,344 15,394 5,057 946 187 86 207 146 34,367
Liquica 17,663 10,834 3,935 3,320 381 346 390 350 37,219
Manatuto 16,299 5,737 1,718 1,767 369 125 155 251 26,421
Manufahi 14,899 8,900 2,034 2,800 314 150 173 124 29,394
Oecusse 22,455 10,831 2,065 2,022 340 153 178 103 38,147
Viqueque 11,450 27,322 1,655 2,023 269 265 466 306 43,756
Australie 314 441 25 36 4 3 14 7 844
Corée du Sud 199 116 25 23 0 0 0 0 363
Portugal 140 289 38 33 4 1 1 9 515
Royaume-Uni 1,029 1,659 60 22 2 4 1 4 2,781
Total 309,663 213,324 50,370 34,301 5,060 4,494 4,125 3,188 624,525

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]